Une psychiatrie « paupérisée » Le Collectif 100.000 handicapés psychiatriques à l’abandon est un outil créé à l’occasion de la période électorale de la fin 2016 et du début 2017 pour (re)lancer l’alerte auprès des Pouvoirs publics, des médias et de l’opinion publique sur le sort inhumain réservé aux personnes sévèrement handicapées psychiatriques non prises en charge de façon adéquate par le système de soins français[1]. Sa première action a été une campagne de lettres ouvertes adressées aux candidats à l’élection présidentielle puis aux législatives. (Lettres ouvertes et échanges avec les candidats consultables en cliquant ici https://www.tvlocale.fr/archives-100-000voix/articles-Archives.html ). Cette campagne a été menée sous la signature de Madame Monique PELLETIER, ancien ministre, de Madame Claude HOVHANESSIAN-GANDILLON, membre du CA du Conseil national handicap en charge de la Santé, et du Dr Roger SALBREUX, éminent pédopsychiatre. Elles ont été soutenues par un aréopage de 10 personnalités de premier plan(cliquez icihttps://150000citoyens-sans-visage.smartrezo.com/UserFiles/SITES/2584/Personnalites%20a%20l_origine%20du%20Collectif.pdf pour accéder à la liste des personnalités ayant initié le Collectif et des premiers soutiens). Au titre que, depuis la Loi Handicap de 2005, les personnes souffrant d’une maladie psychique ou mentale invalidante sont reconnues comme des personnes handicapées, l’action du Collectif est soutenue par le Conseil national handicap[2] (Cnh) Début 2020, le Collectif s’est joint au Comité des Parties Prenantes du Psychodon[3].
Une vocation de lanceur d’alerte
4 octobre 2017, une délégation est reçue par la DirCab de la Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapée, et par un membre de la DGOS au Ministère des Solidarités et de la Santé : le nouveau gouvernement a entendu l’appel du Collectif pendant la campagne électorale. Les solutions, nous at-on affirmé, seront élaborées dans le cadre des Plans Territoriaux se Santé Mentale(cliquez icihttps://aunomde100000citoyenssansvoix.smartrezo.com/article-les-plans-territoriaux-de-sante-mentale-nouveau-rideau-de-fumee-ou-reel-mais-lointain-espoir.html?id=18884 pour accéder directement au communiqué du 12/11/2017 : LES PLANS TERRITORIAUX DE SANTE MENTALE : NOUVEAU RIDEAU DE FUMEE OU REEL (MAIS LOINTAIN) ESPOIR ?).
17 février 2019, lettre au Défenseur des Droitssoutenue par les personnalités et organisations figurant en annexe, pour l’alerter sur la discrimination dont sont l’objet au moins 150.000 handicapés psychiques quant à leur droit fondamental à une prise en charge adaptée par les Services publics de santé et de solidarité garanti par la loi et la Convention internationale des droits des personnes handicapées. (Pour plus de détails, consultez l’article du 5/01/2019 en cliquant icihttps://aunomde100000citoyenssansvoix.smartrezo.com/article-collectif-100-000-handicapes-psychiatriques-a-l-abandon-saisine-du-defenseur-des-droits.html?id=22077. Pour accéder à la lettre d’alerte du Collectif au Défenseur des Droits et à la liste des soutiens, cliquez ici)
2 avril 2019, un rapport rédigé par le Collectif[4] (téléchargeable ici)https://150000citoyens-sans-visage.smartrezo.com/img/journal/70/PDFs/DossierGA.pdf , intitulé Dossier d’information100.000 PSYCHOTIQUES FRANçAIS A L’ABANDON, alertait le Président de la République et le Premier ministre, puis le 5 avril la ministre des solidarités et de la santé et la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées Le cabinet du Président et celui du Premier ministre renvoient le Collectif au Délégué ministériel récemment nommé[5].
9 septembre 2019, le Collectif était reçu par le Pr Frank BELLIVIER, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie. La discussion a porté notamment sur la feuille de route pour la psychiatrie de juin 2018, plus spécifiquement à son action N° 37 (« personnes en situation de non recours »).
L’ordre du jour est maintenant la recherche de solutions pour d’une part éviter le gonflement d’un fluxqui continue à grossir (ce dernier a déjà au moins triplé en 15 ans), identifier des solutions pour secourir ces "exclus parmi les exclus" et s’assurer que l’action N° 37 (et dernière) de la « feuille de route pour la psychiatrie » de juin 2018 ne s’enlise pas dans des lenteurs bureaucratiques, car il y a urgence sanitaire et humanitaire[6].
Il importe notamment de rappeler sans faiblir que la doctrine du « tout ambulatoire » ne peut s’appliquer sans nuances ni progressivité à des patients psychotiques chroniques sévèrement handicapés au risque de les exclure au lieu de les inclure[7].
Le Collectif a initié, avec le soutien du Conseil national handicap, un cycle d’études des solutions existantes pour les psychotiques les plus sévèrement touchés, intitulé « QUOI APRES L’HÔPITAL PSYCHIA-TRIQUE ? » sous la forme pragmatique de rencontres/tables-rondes. Les deux premières) ont été :
[6] La feuille de route n’aborde qu’en 37e position (sur 37) l’action qui consiste à « Améliorer l’accompagnement médico-social des personnes ayant des troubles psychiques sévères et persistants, en situation de ruptures de parcours ou de non-recours », autrement dit celles qui sont dans la plus grande précarité et la plus grande exclusion : celles qui motivent notre Collectif. L’action N° 37 ne prévoit que la mise en place d’un groupe d’experts pour faire un état des lieux et des propositions d’améliorations.
[7] La feuille de route mise clairement sur le tout ambulatoire, or c’est précisément l’application sans nuance de cette doctrine issue du mouvement de la "désinstitutionnalisation" qui a laissé à la dérive, éjectés dans « le virage ambulatoire », la majorité des cas de handicapés psychiques sévères signalés plus haut. Ceci – et cela fait partie du constat généralement partagé – faute d’avoir, créé en nombre suffisant des structures alternatives adaptées à leur prise en charge en compensation à la fermeture massive de lits "asilaires".