2003, le tocsin sonnait déjà :
En février était publié le premier LIVRE BLANC DE LA PSYCHIATRIE, un état des lieux circonstancié appelé à une large posérité[i]. Peu après, les premiers ETATS GENERAUX DE LA PSYCHIATRIE à Montpellier (6-8 juin), qui réunissaient la fine fleur de la discipline, alertaient déjà les Pouvoirs publics sur la violence de l’effet de ciseaux entre les besoins croissants dus à la hausse de la prévalence des affections psychotiques versus la politique de fermeture de lits.
L’association DSP (Droit aux Soins et à une Place adaptée), dont CMHPsy est la continuatrice directe[ii], menait une des premières campagnes citoyennes d’alerte grand public : manifestation au Ministère de la Santé, conférences de presse, participation aux activités du CNH (Conseil National Handicap) par plusieurs membres de son CA, en particulier aux Etats Généraux du Handicap (Unesco 20 mai 2005), où e Dr Roger Salbreux animait le Forum Grande dépendance.
Claude Hovhanessian-Gandillon, à l’époque Secrétaire générale de DSP, et le Dr Roger Salbreux, Vice-président et aussi Secrétaire général du CNH, avaient retenu l’intérêt des médias télévisés sur l’existence d’une école thérapeutique très performante pour la prise en charge des psychotiques adultes, la Psychothérapie (ou Psychiatrie) Institutionnelle (PI). Une offre thérapeutique à l’efficience éprouvée (elle avait 50 ans). A l’initiative de Claude Hovhanessian-Gandillon et de Roger Salbreux, TF1 dans son JTde 20h du 9 janvier 2003 (à l’occasion du Congrès de l’Encéphale concomitant) et France 5 dans le Journal de la Santé de juin 2003 (à l’occasion des EGP de Montpellier) ont consacré un édito à la pénurie de structures de soins et un remarquable reportage sur la solution proposée par la PI.
Pour revoir ces extraits[iii],
La Psychiatrie Institutionnelle est aujourd’hui menacée. Non pas par d’autres méthodes psychothérapiques telles que les techniques cognitivo-comportementales (TCC) plus récentes (elles ne sont pas antinomiques), mais par le fait qu’il s’agit de soins au long cours en résidentiel essentiellement. De quoi hérisser la bureaucratie, Ministère, HAS et ARS ! Qui prônent des soins en ambulatoire, dont on sait les résultats catastrophiques pour les cas les plus lourds nécessitant une « contention ». Il vous suffit de parcourir les autres articles de cette page pour vous en convaincre.Et ce n’est pas une question d’argent, une rapide étude comparative[iv] montre qu’une journée en clinique de PI coûte beaucoup, mais vraiment beaucoup moins cher à la collectivité qu’une journée en HP et même pas plus cher qu’une journée en prison où l’on envoie trop souvent ces « coupables d’être malades » qui n’ont rien à y faire alors qu’on y manque cruellement de places ! (Lire l’article ci-contre Lettre ouverte… au Garde des Sceaux). Et personne n’a jamais fait le compte de ce que coûte à l’Etat les multiples drames provoqués par des psychotiques laissés en errance dans nos rues : coûts sanitaires pour les victimes[v] et l’agresseur, mobilisation de la Force publique, de la Justice, des experts, etc. Non pas que la population des malades mentaux soit plus criminogène que la population « ordinaire », c’est plutôt le contraire. Mais ces personnes fragilisées et abandonnées à elles-mêmes sont plus faciles à influencer et donc par exemple à « radicaliser ». Pour en savoir plus sur la PI, consultez les articles qui lui sont consacrés sur notre page 150.000 CITOYENS SANS VISAGE : https://150000citoyens-sans-visage.smartrezo.com/journal.htmlNe manquez pas, l’article sur l’état délétère de la psychiatrie française[vi], et, pour une information détaillée, téléchargez le PDF du rapport[vii] que nous avons remis aux plus hautes autorités de l’Etat. En pure perte, il n’y a pire sourd etc... Il date de 2019, mais les infos sont encore tout à fait pertinentes.
[i] Il a contribué à l’éclosion de la notion de Handicap psycchique (= résultant des maladies mentales chroniques) dans la loi Handicap du 11 février 2005.
[iii] Images aimablement fournies par les chaînes au lendemain des émissions.
[v] N’osons même pas évoquer l’indicible coût moral pour les victimes et leurs proches, il n’est pas chiffrable.
[vii] Voir note iv ci-dessus.
Hervé GANDILLON Secrétaire Général de CMHPsy