LA FOLIE A LA POINTE DU COUTEAU


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Article N°28086

LA FOLIE A LA POINTE DU COUTEAU

Encore un ! Meurtre, ou tentative de meurtre, sur des passants ou des policiers. Travesti ou non en agression raciste ou attentat terroriste, mais remarquez, bonnes gens, qu’on vous parle à chaque fois d’« antécédents psychiatriques »  Et depuis quelques temps, devant la répétition des drames, les gazetiers commencent enfin, de façon appuyée du moins, à gloser sur l’état de la psychiatrie en France
 

Ça fait maintenant plus de 20 ans que nous lançons l’alerte – et nous ne sommes pas les seuls ! – avec le sentiment de jouer les Cassandre dans le désert. En bref :
  • Les psychotiques ont besoin d’un minimum de « contention » (= prise e, charge hospitalière dans la durée appropriée), car
    • L’ambulatoire est illusoire dans leur cas, la preuve, ils errent sans encadrement pour prendre des « médocs » qui d’ailleurs au mieux calment temporairement l’agitation, mais ne soignent rien. Souvent indispensables néanmoins.
    • Seules les psychothérapies, en résidentiel pour les cas les plus aigus, peuvent prétendre au rétablissement puis à la réinsertion dans la vie « ordinaire ».
 
  • Ce sont des malades, c’est inhumain de les coller en prison (même provisoirement), ils en ressortent évidemment avec un équilibre mental encore plus détérioré.
 
  • En prison ou sous es ponts, vous imaginez bien qu’ils sont une proie facile pour des gens sans scrupule profitant de leurs phases délirantes pour leur insuffler des idées agressives, car cette population handicapée psychique est en moyenne beaucoup moins criminogène que la population générale.
La Psychiatrie française, une des meilleures du monde, a été la variable d’ajustement la plus sollicitée de toute notre médecine frappée par l’idée stupidissime que la pénurie organisée permettrait des économies de dépenses de santé (c’est tout le contraire !) :
  • Numerus clausus dans la formation de praticiens = déserts médicaux et importation souvent à prix d’or de praticiens étrangers (12% des médecins par exemple).
 
  • Médicaments génériques = perte de souveraineté industrielle pharmaceutique et ruptures dans des traitements essentiels.
 
  • Hôpitaux dirigés par des « gestionnaires » au lieu des médecins-chefs = hypertrophie administrativo-procédurale et atrophie des effectifs de personnel soignant avec creusement abyssal de l’endettement. Bravo les surdoués.

Des génies, je vous dis. Et depuis un demi-siècle que ça dure, pas un politique assez courageux et déterminé pour prendre le taureau par les cornes. Des blablas, oui, des mesures drastiques, euh !... Zéro ! Il faut dire que ce n’est plus les politiciens qui commandent mais une haute administration qui ne s’auto reformera jamais, c’est plié sauf nouvelle révolution !
Quant au problème psychiatrique, c’est encore pire. En 1945, il y avait 300.000 places en hôpital psychiatrique pour 40 millions de Français[i]. Aujourd’hui, pour 68 millions, il y en a à peine 50.000 et encore un bon tiers n’est pas opérationnel faute de personnel. Et pendant ce temps 12 millions de Français seront touchés par un trouble psychique ou mental dans leur vie, dont 3 millions en sortent porteurs d’un handicap. 3 MILLIONS ! Pour comparaison, les personnes à mobilité réduite en fauteuil sont moins de 1 million. Et bien-sûr, vous avez des personnes qui supportent les deux handicaps, physique et psychique.
Mais attendez, ce n’est pas tout ! Non seulement on n’est pas près de voir la situation s’inverser : il faut le temps qu’il faudra pour former de nouveaux psychiatres (à supposer qu’il y ait assez de candidats !) et des infirmiers psychiatriques nouvelle formule.
En plus, les « gestionnaires » (ARS et HAS) veulent la disparition des derniers établissements de soins au long cours, tels que Saumery et La Chesnaie[ii]. Des établissements où les coûts par jour non seulement sont beaucoup moins chers qu’à l’hôpital public mais aussi moins chers que la prison !
Par conséquent, comme on ne peut plus croire aux discours prometteurs (de toutes manières, il n’y a pas de sous pour les financer), les attaques au couteau par des déséquilibrés, c’est loin d’être fini. Et dites-vous bien que ça peut tomber sur n’importe qui, y compris vous ou un de vos proches, désolé !
Capitaine Narcisse de Brissac
des Mousquetaires du Cœur

Contact : cent.mil.handicapes.psy@gmail.com
Pour plus d’informations, vistez aussi notre page : https://150000citoyens-sans-visage.smartrezo.com/journal.html

 
 
[i] Sous Vichy, 40.000 pensionnaires seraient morts de faim dans les asiles. Le mouvement dit de la désinstitutionnalisation a conduit à désincarcérer les malades. Sous ce prétexte, parfait alibi humaniste, on a fermé à tours de bras des établissements séculaires mais sans proposer d’alternative sérieuse du moins en quantité.
[ii] Lire l’article ; https://150000citoyens-sans-visage.smartrezo.com/article-qui-veut-tuer-la-psychotherapie-institutionnelle-combien-de-temps-durera-la-resistance-salutaire-de-quelques-villages-gaulois.html?id=26123

Capitaine Narcisse de Brissac des Mousquetaires du Cœur

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